Artistes musiciens, chanteurs, comédiens, humoristes, écrivains… soit 103 artistes, groupes, et acteurs culturels ont reçu des distinctions honorifiques des mains du ministre des Arts et de la culture, Narcisse Mouelle Ekombi. Cérémonie qui s’est déroulée-ce mardi 8 novembre 2016- dans le cadre du lancement officiel de la 8ème édition du Festival national des arts et de la culture (Fenac) au Musée nationale de Yaoundé. Moni Bilé, Eugène Ebode, Toto Guillaume, Salle John, Misse Ngoh, Marthe Zambo, Eko Roosevelt, Kouakam Narcisse, Kayo Patrice, Elvis Kemayo, le ballet national, le Groupe Macase… ont été élevés à différents rangs honorifiques : à la Dignité de Grand Officier de l’Ordre de la Valeur (Manu Dibango, Eko Roosevelt et Essomba Essomba), au grade de Commandeur de l’Ordre de la Valeur, au grade d’Officier de l’Ordre de la valeur, au grade de Chevalier. Au titre de l’Ordre du Mérite camerounais, l’artiste Ebogo Emérant a été élevé au grade de Commandeur. Quinze autres acteurs culturels ont été élevés au grade de Chevalier. Présidée par le Premier ministre, la cérémonie a drainé grand monde. Ci-dessous, les réactions de quelques lauréats.
Mbimbe Doumbe dit Jacky Doumbe (Chanteur)
C’était tellement rare d’entendre qu’on a décoré un artiste. Il fallait que j’attende quarante ans pour ça. Je suis content, je remercie beaucoup ce Cameroun qui a su trouver un nouveau ministre des Arts et de la Culture pour essayer de faire récupérer ce que notre culture avait perdu. On n’est pas en train de gagner quelque chose, mais on récupère ce qu’on avait perdu. Un pays qui n’a pas de culture ne vaut pas la peine. Je suis là comme un scout. Le jour que le pays me rappellerai je reviendrai.
Gaston Komegne dit Koko Komegne (Peintre-sculpteur)
Si déjà de mon vivant je suis reconnu par l’Etat ça veut dire que j’ai fait œuvre utile. D’ailleurs ma plus grande préoccupation n’est pas d’être reconnue, mais de savoir qu’on a apporté quelque chose pour la construction de son pays, pour la vie, pour la fraternité humaine. A travers l’art, nous avons contribué à notre manière à faire germer un certain dynamisme parce qu’au-delà de l’art, nous ne cherchons pas que les Hommes reconnaissent notre beauté, mais nous cherchons à atteindre leurs âmes pour réconcilier l’homme avec son prochain, avec le cosmos, avec la nature, avec Dieu
Aladji Toure (Musicien)
Je suis envahi par un sentiment de fierté et de joie. Je pense que c’est peut-être arrivé tardivement, mais c’est arrivé de mon vivant et c’est ce que je retiens. C’est magnifique et ça me donne le courage pour travailler d’avantage. C’est une grande reconnaissance. Venant du président de la République Paul Biya, c’est juste énorme. On reconnaît le travail abattu depuis que j’évolue dans mon domaine. La distinction n’a pas de prix.
Sissi Dipoko (Chanteuse)
Depuis trente ans déjà que je fais la musique. C’est la reconnaissance pour tout ce que je suis en train de faire. J’ai crée un label qui est à sa deuxième édition et qui fait de belles choses, donc je e vais pas m’arrêter. Je vais continuer avec la volonté de dieu, en espérant que j’aurai maintenant le soutien du ministère de la Culture et d’autres personnes qui m’ont vu ici pour drainer les jeunes et leur apprendre ce qu’on m’a appris.
Dina Bell (Chanteur)
Je suis content de recevoir cette distinction après quarante de métier, surtout maintenant, que de la recevoir à titre posthume. Je remercie le ministère de la Culture qui a pensé à moi.
François Bingono Bingono (Homme de culture)
Le gouvernement de la République démontre à travers cette médaille qu’il veille au grain et qu’il connaît chacun de ses travailleurs parce qu’il ne s’agit pas ici du genre de médaille pour lequel on remplit un dossier et qu’on suit. Nous avons été choisis spontanément. Ça veut dire que le gouvernement connait ses travailleurs, et c’est ce qui me rend plus heureux de cette médaille. J’aurai travaillé vingt-cinq ans, je n’ai jamais eu de médaille parce que je ne voulais pas me soumettre à cette démarche de remplir un dossier.
Kaïssa Doumbe (Chanteuse)
Je suis très honorée et très émue d’avoir reçu cette médaille. Je suis très surprise je dois le dire. J’ai quitté le Cameroun il y a quarante ans. J’ai un passeport camerounais d’ailleurs. J’aurai pu prendre un passeport américain mais j’ai choisi de garder ma nationalité camerounaise. C’est un grand honneur pour moi parce qu’on se rend compte que les gens dans notre pays prennent note. Je le dis sans prétention, ils se rendent compte que nous aussi artistes sommes humblement des ambassadeurs de notre pays à l’étranger. Etre reconnu pour l’art, c’est très encourageant. Je suis particulièrement émue parce que mon père qui ne voulait pas que je sois chanteuse –il voulait que je sois avocate au barreau du Cameroun- m’a donné sa bénédiction avant de mourir et je sais qu’il aurait été très fier de me voir aujourd’hui. Je dis merci au ministre d la Culture et à tout le gouvernement pour l’initiative d’encourager les artistes.
Daniel Ndo (Artiste comédien)
C’est une médaille qui symbolise la reconnaissance de la nation. J’ai déjà eu des médailles et si on m’en rajoute, ça veut dire quelque part que j’ai fait un travail qui apporte un petit plus sur la formation, l’encadrement des jeunes, sur l’animation de la société, sur l’éducation de cette société, sur la possibilité des uns et des autres que nous sommes, de conserver notre patrimoine à partir de ce que nous faisons. Tout cela est reconnu à travers cette médaille et je dis merci au gouvernement, merci au peuple car si le peuple ne soutenait, le gouvernement ne pouvait pas savoir que x est capable de faire telle chose. Je rends gloire à Dieu parce que cela m’a été donné de mon vivant.
Valgadine TONGA
