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Charmant Ossian : «Pour que 30% des marchés publics soient attribués aux Camerounais de l’étranger »

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Bien qu’installé à Londres, le directeur général du cabinet d’audit Total Africa perspectives reste connecté à l’actualité au Cameroun. Présent à la deuxième édition du Forum économique de Douala, cet expert en pétrole se prononce sur  l’actualité qui a agité pendant quelques jours le Cameroun notamment la signature du contrat entre l’Etat du Cameroun et une société chinoise portant sur l’exploitation d’une mine de fer à Lobé dans le Sud du Cameroun. Aussi évoque-t-il la contribution des Camerounais de l’étranger sur le développement des villes camerounaises.

LVDK : Qu’est-ce qui justifie votre présence à ce Forum économique de Douala?

Le thème de cette 2eme édition du Forum économique de Douala, ne pouvait laisser indifférent aucun Camerounais, soucieux du développement de la ville de Douala qui, au-delà d’être  la capitale économique, est en fait le poumon économique de la sous-région Cemac. Ensuite, le projet est porté par un compatriote dont le sérieux n’est plus à démontrer. Enfin, et pour ne donner que trois raisons, il y a une particularité que ce forum revêt, c’est qu’il se passe dans un contexte où l’avenir du monde en général se joue sur le prisme de l’énergie en particulier les hydrocarbures. D’où le diner d’affaires du vendredi 27/05/2022 sur la thématique: Industrie des hydrocarbures, défis et opportunités dans un environnement de réchauffement climatique, qui sera animé par ma modeste personne.

LVDK : Qu’est-ce- qu’un forum comme celui-ci, peut bien apporter au développement  de Douala ?

A mon humble avis, un forum comme celui-ci va apporter le développement à la ville de Douala, au Cameroun et à la sous-région grâce aux partenariats qui seront noués. Vous avez d’ailleurs la primeur : Les acteurs majeurs et promoteurs de ce forum économique se rendront à Londres pour nouer des partenariats et lever des fonds pour le financement des projets. Les modalités seront communiquées en temps opportun par les promoteurs d’Impact Economique.

LVDK : Dans la recherche des financements dont la ville a besoin pour son développement, la diaspora a été évoquée. Quel serait son apport ?

Vous me permettrez d’utiliser  l’expression ‘’Camerounais  de l’étranger’’ en lieu et place de diaspora. Lorsque vous parlez de diaspora, nous avons le sentiment d’être déjà exclus d’un certain nombre de choses. Alors que nous  souhaitons être impliqués. Il faut faire la même cour assidue que l’on fait aux compatriotes binationaux, lorsqu’ il s’agit du sport. Rassurez-vous, j’aime le sport et je suis fan des Lions indomptables. Mais, il n’y a pas que des sportifs parmi les 5 millions de Camerounais de l’étranger. En 2016, 2017, les Camerounais de l’étranger avaient envoyé au Cameroun 516 milliards de francs CFA. Je ne suis pas économiste ou expert financier comme le Dr Balata ou le Professeur Avom, ils vous diront que c’est un flux de capitaux important. Convertissez  ces fonds en containeurs et injecter dans la réalisation des projets à fort impact économique. Je puis vous affirmer  que le Cameroun atteindrait son émergence si chère au président de la République du Cameroun.

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Comme vous le savez, les financements seuls ne suffisent pas. Au-delà des financements, les Camerounais de l’étranger regorgent un capital humain important avec des experts dans presque tous les domaines y compris les plus pointus comme le pétrole et le gaz, l’aéronautique, la médecine etc. Ce qui est une richesse qui profitera à la ville et au Cameroun tout entier. Lorsque j’ai été élu point focal des Camerounais du Royaume Uni en 2017 pour le forum de la Diaspora (FODIAS), j’avais plaidé et continue d’ailleurs de le faire afin que 30% des marchés publics soient attribués aux Camerounais de l’étranger, d’impliquer 5% des Camerounais de l’étranger dans  l’accompagnement de tous les projets structurants. Je pense que le maire de la ville de Douala et les autres  maires ne vont pas tarder à saisir cette opportunité.

LVDK : L’actualité depuis le début de  ce mois de mai est dominée par la signature de ce contrat accordé à l’entreprise chinoise Sinosteel, pour l’exploitation d’une mine de fer à Lobé dans le Sud du Cameroun. Y-a-t-il matière à polémique ?

Je suis très au courant de l’actualité et malheureusement je n’ai pas encore eu le temps matériel de lire les termes du contrat. Mais, il faudrait relever deux choses si vous permettez: S’il est vrai que mon expertise réside dans les mines, il faudrait savoir  qu’il y’ a deux types de mines : les mines liquides et les mines solides. Je suis expert dans les mines liquides. Le Cameroun a un excellent code minier que je suis en train de parcourir et, si ce document a été utilisé comme référentiel dans l’élaboration de ce contrat, alors ce sont les textes de notre pays.

LVDK : Selon les autorités camerounaises, l’exploitation de cette réserve de 632 millions de tonnes de fer devrait rapporter 22,9 milliards de FCFA par an. L’opposition et certains acteurs de la société civile appellent le chef de l’Etat à annuler ce contrat qu’ils qualifient de dupe puisque, selon eux, Sinosteel pourrait gagner 10 à 20 fois plus…

N’ayant pas lu les termes de ce contrat, il me serait difficile de me prononcer objectivement sur la question. Cependant, si les compatriotes demandent au chef de l’Etat de ne pas ratifier ce contrat, le chef de l’Etat est à l’écoute de son peuple et je ne doute pas un instant que le président de la République fera ce qui est bien pour le Cameroun et les Camerounais. Avec votre permission, je voudrais rajouter que dans un tel contrat, il y’a la construction des chemins de fer, le bitumage des routes, des terminaux minéraliers au Port de Kribi et d’autres infrastructures, ajouter à cela les taxes qui risqueraient de s’élever entre 22 et 35%, auquel vous ajoutez 10% qui revient au Cameroun comme droit de terre,  on se retrouverait entre 32 et 47%. Et si le Cameroun injecte des fonds  au projet même à hauteur de 5%. Vous comprenez ma prudence. Je voudrais bien savoir s’il y avait meilleure offre en ce moment, parce qu’on a connu pire ailleurs.  Sans vouloir défendre qui que ce soit, mais, pour simplement dire que, dans d’autres pays, le chemin de fer qui avait été construit pour le transport des mines appartenait aussi à l’investisseur qui pouvait le démanteler à la fin de son projet.

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LVDK : Le Cameroun a attribué depuis 2008 à la société Sinosteel le permis de recherche. L’Etat du Cameroun doit-il accepter aveuglément les quantités de gisements de fer déclarés par la société de recherche ?

Je voudrais dire que non. La Sonamines devrait vérifier, si elle ne l’a pas encore fait. Oui,  il y a les moyens de vérification et je pense que la Sonamines possède les outils et le capital humain pour cela. Mais si d’aventure, la Sonamines ne les possède pas, peut être devrait-elle s’entourer du capital humain que regorge les Camerounais de l’étranger.

LVDK : Le Cameroun vendrait la tonne de fer à 2300 Fcfa à la société chinoise qui la revendrait à 95. 000 Fcfa sur le marché. Ces montants sont-ils vraisemblables et quels sont les prix pratiqués dans ce secteur ?

Non,  ces prix ne sont pas raisonnables mais comme je vous l’ai dit plus haut, je n’ai pas travaillé sur la question. Il faut dire que le coût est fluctuant sur le marché mondial. Je serai plus à mon aise s’il c’était agi des questions des hydrocarbures.

LVDK : D’aucuns pensent qu’il faudrait désormais confier cette exploitation à la société nationale des mines, (Sonamines) en lieu et place des sociétés étrangères…

 Si  les compatriotes le disent et qu’ils ont étudié la question au fond, alors pourquoi pas. Il faudrait déjà rembourser tous les frais d’exploitation que le partenaire a investis et ensuite lever les autres frais pour l’exploitation.

LVDK : Depuis la fermeture de la Société nationale de raffinage en 2019 suite à l’incendie qui a ravagé une partie de ses installations, le Cameroun importe la totalité des produits pétroliers finis pour sa consommation domestique. Et depuis quelques temps, le pays fait face à une rareté et un risque de pénuries des produits pétroliers notamment le Gasoil. Comment remédier à cette situation ?

Vous dites bien rareté et non pénurie et je crois qu’il serait important d’encourager ici les responsables de la Scdp qui jusqu’ici tiennent le bon bout. Comment remédier ?  A court terme, il faut la fin des hostilités en Ukraine. A moyen terme,  il faut réhabiliter la Sonara, faire une extension et pourquoi  pas construire une seconde raffinerie. Il faudrait également transformer  localement notre production, songer à la transition énergétique car les réserves prouvées de pétrole, si on continue l’exploitation comme en 2019, on aura uniquement 53,5 années de pétrole qui nous restes.

 Entretien avec Blanchard BIHEL

 

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