La fondatrice du Centre Orchidée Home a exprimé ce vœu au cours d’une conférence de presse tenue à son siège à Douala, à l’occasion des journées portes ouvertes de cette structure qui s’occupe des enfants autistes.
Plus qu’une supplication. Le plaidoyer de Marie Mélanie Bell est un appel à la prise en charge de la formation des travailleurs sociaux et encadreurs spécialisés dans la question de l’autisme et autre maladie handicapante. Une doléance adressée à l’administration, à l’occasion des Journées portes ouvertes du Centre Orchidée Home qui ont eu lieu du 24 au 26 septembre dernier à Douala.
La fondatrice de cette structure spécialisée dans l’encadrement des enfants autistes, rencontre au quotidien des parents en peine du fait du handicap de leurs enfants. «Il faut que l’Etat investisse comme ça se passe ailleurs, dans la formation des métiers d’éducateurs spécialisés», a-t-elle indiqué. A cas spécial, un encadrement spécial. «Il faut un travailleur social formé pour aider un enfant qui va mal», précise Marie Mélanie Bell.
100.000 enfants autistes

Personne n’est à l’abri d’avoir un enfant souffrant de ce handicap. Une naissance sur 160 est autiste dans le monde. Plus de 100 000 enfants autistes ont été recensés au Cameroun depuis 2013. Les chiffres sont loin de la réalité, nuance l’oratrice. Qui avoue que certains enfants autistes, pour des raisons de croyance, ne sont pas amenés dans les centres hospitaliers.
Il revient donc à l’Etat dans sa mission d’éducation, si on s’en tient à la loi portant protection et promotion des personnes handicapées, de prendre les mesures pour garantir leur accès à l’éducation et à la formation professionnelle. Un discours qui n’est pas loin de celui du Professeur Ndjock, enseignant, responsable des stages et partenariat avec des institutions dans ce centre. «La nécessité de prendre les enfants autistes en charge entraîne également celle de prendre en charge les formateurs», soutient-il.
500.000 Fcfa
Selon cet enseignant de philosophie, on peut produire les richesses et construire les immeubles mais si on n’investit pas sur les hommes, tout ce qu’on aura fait ne servira à rien. C’est pourquoi, estime Marie Mélanie Bell, nous ne devons pas juste faire le constat d’un état des lieux, dénoncer et se croiser les bras. La fondatrice du Centre Orchidée Home dans son souci d’une réinsertion socio scolaire de ses enfants déficients, a mis sur pied un cursus primaire, un institut supérieur pour le travail éducatif et social et celui en psychopédagogie appliquée pour les potentiels encadreurs. «Avant nous faisons venir les encadreurs de l’étranger».
Ces journées portes ouvertes, d’après Marie Mélanie Bell, ont aussi pour but de sensibiliser le grand public sur l’existence de ces instituts de formation. Une opportunité pour l’enrichissement de l’offre de formation professionnelle. Surtout d’autres débouchés phares dans le social encore en friche où on ne connaît pas le chômage, même en période de crise. Seul hic, le coût des études. Il est encore hors de portée pour la majorité, soit 500.000 Fcfa la formation d’un encadreur social. Une raison de plus d’interpeler les pouvoirs publics.
Félix ÉPÉE