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AccueilCamerounService bancaire minimum garanti : la grosse arnaque des banques  

Service bancaire minimum garanti : la grosse arnaque des banques  

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Le régulateur a prescrit des prestations gratuites, relevant du service bancaire minimum garanti. Des prescriptions qui sont foulées au pied par des banques comme UBA. Le Réseau national des consommateurs du Cameroun accuse.

«Le minimum de prestations dont bénéficie à titre gratuit, tout consommateur». C’est ainsi que le régulateur a défini le service bancaire minimum garanti, dans l’arrêté du Minfi du 13 janvier 2011 portant institution du Service bancaire minimum garanti. L’article 3 dudit arrêté précise toutes les prestations qualifiées de service bancaire minimum garanti : «L’ouverture des comptes; la délivrance du relevé d’identité bancaire; la délivrance des chéquiers; la délivrance au guichet des formules de retrait d’espèces au profit du titulaire d’un compte; la délivrance des livrets d’épargne; le paiement par carte bancaire auprès d’un commerce au Cameroun; la consultation du compte sur place; la délivrance d’attestation de non redevance ; le paiement par chèques; le versement d’espèces dans les agences d’une même banque; le retrait d’espèces sur la même place bancaire; le virement de compte à compte dans une même banque…» L’alinéa 3 dispose par la suite : «À l’exception de la clôture des comptes dont la tarification est plafonnée à un montant de 5.000 (cinq mille) F CFA hors taxe, la facturation des prestations bancaires qui ne sont pas visées par le présent article est libre, sous réserve du respect de la réglementation en vigueur

Les tontines en rescousse

Cet arrêté ministériel est mis au placard par des banques et microfinances installées au Cameroun. Au Réseau national des consommateurs du Cameroun (Rnc), les plaintes s’amoncellent. «La question du Service bancaire minimum garanti revient constamment dans les plaintes des clients des banques. Cette question a pourtant fait l’objet de nombreux débats et qui a finalement été réglée par la Cobac. Le Service bancaire minimum garanti n’existe presque pas au Cameroun. On a l’impression que les banques ne veulent pas s’aligner», confirme Francis Hervé Saba Eyalla, président exécutif du Rnc.  Jean Paul est un client de la CCA. «La banque me prélevait régulièrement de l’argent dans mon compte. Un mois, elle a prélevé 16.000 Fcfa. Pour un simple service de messagerie ou à chaque relevé, mon compte est débité», nous affirme-t-il. Une situation qui l’a poussée à abandonner son compte. Emery dit avoir vécu la même expérience à UBA. «Ce n’est pas normal que ton compte soit chaque fois débité sans aucune raison. UBA m’a sucé comme il pouvait. Maintenant, quand je reçois un virement, je retire l’argent le même jour avant que la banque ne se serve. Je préfère garder mon argent dans les tontines

Lire aussi :Francis Eyalla : «le gouvernement prescrit à Eneo d’annuler toutes les factures des consommateurs»

Ordre de remboursement

Au Réseau national des consommateurs du Cameroun, le ton est menaçant. «Nous allons attaquer très violemment dans les tous prochains jours, de manière à faire sanctionner certaines banques au niveau de la Cobac. Nous demanderons que les banques remboursent le trop perçu. Nous sommes en train de préparer une note d’informations, avec le listing de ces banques, mais quasiment toutes les banques sont concernées, même les microfinances. UBA, ECOBANK, AFRILAND FIRST BANK, CCA…» Selon une source qui collabore avec différentes institutions bancaires, «vous avez des banques comme Ecobank qui se sucrent sur les petits clients. Ecobank mérite la palme d’or en la matière. Il sait que même si le client veut porter plainte, la lourdeur de la procédure et le coût vont le décourager.  Il  n’a du respect que pour les gros clients

«Nous ne pouvons pas comprendre que des services que la Cobac a rendu gratuits aujourd’hui via des textes réglementaires, soient toujours payants», s’indigne Francis Hervé Saba Eyalla. Qui argumente : «Les banques continuent à prélever un certains nombre d’agios selon que vous utilisez votre carte bancaire dans une ville ou un quartier, parce que vous avez ouvert votre compte ailleurs. La carte bancaire est comme un guichet. Que vous aillez ouvert votre compte à Douala, Yaoundé…, vous pouvez retirer votre argent n’importe où sur le territoire, sans avoir à payer des frais. Mais ce qui se passe aujourd’hui, c’est que si vous avez par exemple créé votre compte à Bonanjo, et que vous allez à Bonamoussadi dans le guichet de la même banque, demander un relever de votre compte ou faire une quelconque opération, vous êtes facturés parce que vous n’êtes dans l’agence où vous avez créé votre compte

Lire aussi :Transactions financières en zone Cemac : l’information ne circule pas

L’arrêté suscité dispose d’ailleurs en son article 18 alinea 1 qu’en cas de violation de la loi, le directeur national de la Banque des États de l’Afrique Centrale, adresse au contrevenant, «un ordre de remboursement de la somme indûment prélevée aux clients victimes de l’infraction ainsi qu’une mise en demeure l’enjoignant à mettre fin à cet acte, dans un délai maximum de 30 (trente) jours.»

Valgadine TONGA

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